Systèmes d'organisation des connaissances hétérogènes et pratiques de gestion de l'information
Dans le cadre d’un projet ANR un nouveau type de Système d’Organisation des Connaissances (SOC) basé sur la classification à facettes est en cours d’élaboration.
Pour faciliter son déploiement et la détermination de facettes pertinentes en fonction de différents métiers, nous travaillons à la méthodologie associée à ce nouveau type de SOC.
L’auteur présente une partie du travail réalisé à partir d’entretiens et d’observations avec des ingénieurs chercheurs de la R&D d’un groupe industriel.
Il consiste à caractériser les activités de gestion de l’information et les usages des documents manipulés par ces agents.
Les activités de gestion de l’information sont analysées en fonction des finalités en matière de collectifs auxquels elles se destinent, et ceci permet de leur corréler les types de Systèmes d’Organisation des Connaissances les plus adaptés.
A partir d’une typologie empirique des types de documents relevés lors des entretiens et observations, les usages des documents sont analysés en fonction des finalités des activités dans lesquels ils sont produits, ainsi que des collectifs investis dans leur production ou leur utilisation.
Cette analyse donne lieu à une typologie théorique des documents en fonction des usages de ceux-ci.
L’auteur enrichit ensuite cette typologie théorique en lui ajoutant une dimension d’analyse constituée des différents degrés de codification des documents.
A travers ce travail d’élaboration de typologies, l’auteur tente de mettre en relation les usages des documents, avec les finalités des opérations de documentarisation et les SOC proposés dans les organisations.
En effet, il soutient que les SOC proposés dans les organisations et leur mode de structuration devraient être corrélés aux usages des documents et aux finalités des opérations de documentarisation.
Il fait l’hypothèse que la typologie théorique élaborée peut constituer un repère supplémentaire pour les utilisateurs dans la phase d’élaboration des facettes pour la documentarisation des documents et fonder un principe de classement pour la mise en place d’une organisation cohérente des facettes au sein d’un métier.
Ces travaux se démarquent des travaux existants sur les typologies par le périmètre des documents traités.
En effet, l’auteur se limite aux documents numériques de travail définis comme les documents produits et manipulés individuellement ou collectivement dans le cadre de l’exercice d’un métier, par opposition à la démarche de (Zeller, 2004) qui s’interroge sur toutes les formes de documents numériques (BDD, sites Web, SIG, documents multimédias…) ou à la démarche de (Gagnon Arguin, 1998) qui s’intéresse uniquement aux documents probants, ou encore à celle de (Alberts, 2009) qui traite en priorité les courriels et s’attache à la notion de genre textuel.
L’objectif de la démarche de l’auteur contribue aussi à distinguer ce travail, puisque celui-ci n’est pas l’archivage, mais la gestion des documents produits et manipulés dans le cadre de l’exercice d’un métier, dans une perspective de gestion des connaissances.