Organisation des connaissances au regard des sciences de l'information et de la communication : une exception française ?
Il est souvent considéré que l'alliance entre sciences de l'information et sciences de la communication est une spécificité française. Celle-ci découlerait de la nécessité de rassembler un nombre suffisant de chercheurs pour pouvoir prétendre à une reconnaissance institutionnelle dans les années 1970. Si, à ce moment-la, l'intérêt scientifique d'une telle alliance peut sembler limité, ceux qui sont considérés comme les fondateurs de la discipline, désormais connue sous le code de 71 e section, se sont employés à mettre en lumière les liens forts qui pouvaient les unir.
La thématique de l'organisation des connaissances, sans doute parce qu'elle permettait d'apporter un regard réflexif sur une discipline en construction qui revendiquait une reconnaissance académique, a été pendant plus de dix ans au centre de la préoccupation d'une partie des fondateurs. Progressivement les aspects techniques prenant le pas sur la recherche fondamentale et l'institutionnalisation étant considérée comme acquise, les chercheurs français se sont moins préoccupés de leur inscription dans ce qui a été reconnu comme une interdiscipline. Cependant, la participation a un ensemble dont la reconnaissance peut être remise en cause par des recompositions imposées par les instances de gestion de la recherche repose sur l'élaboration collective et continue d'un projet scientifique commun. Des travaux récents se situent dans cette démarche.
Par ailleurs, il est de moins en moins possible de considérer la science en relation avec des frontières administratives qui cerneraient son périmètre, ses méthodes, ses objets, ses concepts et ses modes d'approche. Ainsi, rejoindre une position ou fonder un courant international enrichit le débat et fait progresser la connaissance.
Il s'agit dans cette conférence d'ouverture, par un retour sur les travaux conduits par les premiers inscrits dans la discipline de tenter de percevoir comment ils ont envisagé le lien entre information et communication à travers des propositions faites à leur communauté. Puis de suivre la manière dont ce lien est analysé actuellement et enfin de le resituer dans un contexte international afin de répondre à la question: y a t-il vraiment une exception française dans la manière d'aborder les recherches sur l'organisation des connaissances?