Les genres de l’information pour penser et enseigner l’information : l’apport de Jean Meyriat aux réflexions actuelles
Sylvie Sognos,
Doctorante en Sciences de l’information et de la communication
UMR EFTS, ENSFEA, Université de Toulouse
Cécile Gardiès,
Professeure en Sciences de l’information et de la communication
UMR EFTS, ENSFEA, Université de Toulouse
Isabelle Couturier,
Professeure-documentaliste, LEGTA du Mans, membre du GAP documentation, ENSFEA de Toulouse
Laurent Escande,
Professeur-documentaliste, LEGTA de Sainte Livrade, membre du GAP documentation, ENSFEA de Toulouse
Cécile Souriau
Professeure-documentaliste, LEGTA de Niort, membre du GAP documentation, ENSFEA de Toulouse
Résumé
La reconnaissance des sciences de l’information et de la communication passe par leur introduction dans les formations car « dans l’émergence des sciences de l’information et de la communication (SIC), […] l’impulsion vient d’abord de préoccupations liées à l’enseignement ; la recherche de fondements scientifiques ne s’affirme que progressivement » (Meyriat, Miège, 2002). De nos jours, les injonctions à former à l’information investissent particulièrement l’enseignement secondaire, se traduisant par différents programmes d’enseignement plus ou moins structurés (Gardiès, 2012). Les premiers chercheurs de l’information-documentation ont posé les bases conceptuelles de l’information (Escarpit, 1976, Meyriat, 1981 et 1983), en opposition à la théorie mathématique, à travers la prise en compte du sens. Cette approche recouvre notamment les dimensions communicationnelle et cognitive : « la communication implique attribution de sens, donc connaissance et c’est pourquoi son contenu est appelé « information ». Toute communication a un contenu cognitif, totalement ou partiellement. Même si son but est principalement de transmettre par exemple une volonté ou un sentiment, ceux-ci, pour être convenablement perçus […], doivent être accompagnés d’une connaissance de ce qu’ils sont, d’une attribution de sens » (Meyriat, 1983). Le passage de la conceptualisation à l’enseignement s’opère à l’aide du processus de transposition didactique (Chevallard, 1991), intégrant les prescriptions institutionnelles, et nécessitant la mise en texte des savoirs pour un apprentissage progressif et adapté au niveau des élèves. Nous attribuons une valeur didactique à une catégorisation, qui nous parait encore trop méconnue, -les genres de l’information- proposée par Meyriat (1981). Le croisement de l’utilité et de la durée de vie de l’information fait émerger les dimensions fonctionnelle et temporelle (Sognos, 2017). Nous précisons l’approche conceptuelle et épistémologique de l’information des pionniers de l’information-documentation. Nous présentons ensuite les résultats de l’expérimentation collaborative d’une transposition interne du concept information. Enfin nous proposons une analyse épistémologique et didactique de l’enseignement de ce concept.